Les méduses envahissent les océans...
Sur Thalassa, hier soir, la méduse. C’est une créature étrange, à peine un animal. Sans cœur ni cerveau, elle navigue entre deux eaux depuis 600 millions d’années. Elle est née bien avant l’Homme, avant même les dinosaures. Urticante et gluante, cet être fragile n’a pas bonne réputation : on l’accuse aujourd’hui de coloniser nos océans, à la faveur du changement climatique et de la surpêche.
De la France au Japon, en passant par la Thaïlande, l'Australie et les Etats-Unis, nous avons exploré son univers, énigmatique et immense : il existe 1000 espèces différentes de méduses.
En France, elle est petite et ses tentacules provoquent de vives brûlures. Depuis quelques années, elle prolifère sur nos côtes, au grand dam des vacanciers et des communes, qui ne vivent que du tourisme. On pose dorénavant des filets qui protègent certaines plages et permettent la baignade.
Au Japon, elle est gênante et envahit une fois par an les eaux de la mer du japon. Les pêcheurs la redoutent car dans les filets, elle asphyxie les poissons et les rend invendables. Les pêcheurs remontent des milliers de méduses géantes dans leurs filets et sont désespérés. Chacune peut pondre un milliard de larves ! Ils accusent la Chine (forte pollution des fleuves et des mers avec des engrais et surpêche, s'ajoutant au réchauffement climatique sont les conditions idéales pour la méduse).
En Australie, elle ressemble à un cube, mais elle tue, tellement son poison est violent. Il y a plus de décès dûs aux contacts avec des méduses, qu'avec des attaques de requins. On n'a toujours pas trouvé d'antidote, et la mort survient en 3 minutes...
En Thaïlande, elle se déguste dans les bons restaurants, et génère une véritable industrie de pêche et d’exportation.
Aux Etats-Unis, elle est recensée, examinée, disséquée, dans le grand aquarium de Monterey. À chaque fois, c’est une méduse qui se dévoile : prolifératrice, tueuse, comestible, ou même… amie de l’homme.
Ce qui est certain, c'est que la surpêche fait qu'il y a plus de plancton disponible pour les larves de méduses, et moins de poissons qui se nourrissent de ces larves, d'où leur augmentation croissante dans toutes les mers du monde. Une mer sans poissons et remplie de méduses empêchant toute baignade, c'est peut-être pour bientôt...